Buona sera i miei leoni ❤
Dites moi que malgré le froid, la fatigue et le paiement de la taxe d’habitation vous allez bien ! C’est toujours difficile d’attaquer l’hiver, pour ma part j’ai invariablement tendance à me laisser crever à cette période, comme les fleurs (je suis aussi performante en poésie qu’un élève de CE2, je le concède).
Ce soir j’avais envie d’écrire, il y a des jours comme ça où mon esprit a vraiment besoin que je fasse une petite vidange par les mots sinon il me menace de faire un burnout.
Alors stasera, on va parler de beauté physique, parce que ces dernières semaines j’ai vraiment eu du mal à croiser des miroirs.
Il y a déjà un petit moment, un ami m’a demandé entre deux bières si j’avais conscience d’être belle. Je lui ai répondu que non et que ça me causait un peu de chagrin. Je n’étais pas triste d’être ou de ne pas être belle, j’étais triste de ne pas savoir vraiment comment je me trouvais. Plus jeune, je ne me considérais absolument pas comme belle, ni vilaine, je ne me posais juste pas la question. Je n’ai pas le souvenir de m’être torturée à propos de l’image que je pouvais renvoyer. J’aimais bien m’habiller, je n’avais pas vraiment de problème de poids, je n’ai jamais eu ni d’appareil dentaire ni d’acné et je plaisais assez pour ne pas m’inquiéter de savoir si mon physique posait problème. Finalement, j’étais bien consciente de ne pas être un missile de la NASA mais sans être non plus de l’écurie Saupiquet.
Et puis j’ai grandi (non je n’ai pas « vieilli », restez polis). Mon corps s’est transformé, pas toujours pour le meilleur, mais j’ai quand même évité le pire. Et depuis quelques années on a commencé à me dire que j’étais belle et ça a été le début des ennuis. Je prenais ça au pire comme une mauvaise blague et au mieux comme de la pitié quasiment à chaque fois. J’étais malheureuse en amour et j’ai commencé à penser bêtement qu’il y avait un rapport entre être belle et sentimentalement épanouie. Encore aujourd’hui je lutte pour me défaire de cette idée que seules les bombes atomiques peuvent être aimées. Je ne comprenais pas pourquoi, si réellement j’étais si belle, j’étais si malheureuse.
Finalement, je me suis dit que si on me répétait que j’étais belle, il devait y avoir du vrai. Alors j’ai décidé d’exploiter cette piste … mauvaise, mais alors très mauvaise idée. Je me suis piégée toute seule dans une logique où je devais me présenter sous mon meilleur jour tout le temps, où j’avais sans arrêt besoin qu’on me rassure sur cette présumée beauté ce qui n’a fait qu’accroître mon insécurité. J’ai fini par me faire croire que je ne pouvais être que ça, un physique, tout en me torturant chaque jour sur le fait que ce physique là justement n’était que très moyen. Je n’étais donc rien de très intéressant CQFD.
Donc là il est vraiment temps de se calmer. Genre meuf, mets la clim et souffle un grand coup. Samedi à l’occasion d’une formation universitaire on a été coaché par un prof de théâtre qui nous a dit à un moment donné : « Ne vous préoccupez pas de l’image que vous renvoyez. Chacune des personnes que vous croisez pense quelque chose de différent de vous et vous ne pourrez jamais satisfaire tout le monde. Autant s’en foutre. » … simple, clair, concis … à tous les coups j’ai évité des mois de thérapie. Alors Monsieur, un grand merci. Dès le lendemain matin (enfin vers midi parce que je ne peux pas prendre une cuite le samedi soir, rentrer au petit matin et être debout à une heure décente le dimanche), j’ai essayé d’être un peu gentille avec mon physique. J’ai du passer une demie-heure en culotte devant mon miroir à me décortiquer et m’inspecter sous toutes les coutures pour arriver à trouver un truc qui me plairait. Grand moment de solitude. Et finalement le miracle est arrivé ! Avec un certain profil j’ai remarqué qu’on voyait tous mes tatouages en même temps. Et comme je les aime tous, ça m’a fait plaisir. Même si le chemin est long, c’est déjà un début. Je crois bien que c’est la première fois de ma vie que je cherche à me plaire à moi-même avant tout.
A propos de mon corps j’essaie de le remercier tous les jours de faire de son mieux pour rester en bonne santé, à propos de mon visage je me dis que la coloc va être longue alors autant que ça se passe bien.
J’ai besoin de me rappeler que j’ai infiniment plus à offrir qu’un joli minois … et un bon cul. Oups.
Bonne soirée et bonne semaine, lundi est quasiment fini vous avez fait le plus dur ❤